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Les Vieux Trucs

2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 19:18

Il y a un truc où je suis complètement nulle, et ce depuis des années et des années. Ce sont les cadeaux. Pas les offrir, non, ça je maîtrise. Et même, j’aime bien : faire des cadeaux, préparer des surprises, manigancer des trucs dans mon coin pour faire plaisir aux gens que j’aime.

Par contre, les recevoir, c’est une autre paire de manches ! Je ne sais pas recevoir sereinement. Il y a sans doute une part d’inné, une pudeur en général. Mais il y a aussi une large part d’acquis.

Dans ma famille, quand j’étais gamine, les cadeaux (et les démonstrations d’affection en général), ce n’était pas trop leur truc. Souvent, les cadeaux n’étaient pas emballés, donc pas de surprise, du moins de bonne surprise. Dès que j’ai été en âge de ne plus croire au Père Noël, on me demandait ce que je voulais, et la plupart du temps j’avais une version au rabais de ce que j’avais demandé. Ou alors de l’argent.

Ce qui fait qu’au fil des ans, j’ai développé une véritable phobie du cadeau. N’étant pas vraiment habituée à recevoir régulièrement des choses qui me plaisaient vraiment, je ne savais jamais comment réagir. Ecarlate, limite mutique, je bafouillais quelques mots incompréhensibles et les gens pensaient que je n’avais pas aimé le cadeau.

Mais mes parents n’étant pas de mauvais bougres, ils ont décidé de me faire un anniversaire surprise pour mes 18 ans : inviter mes meilleurs amis à un couscous maison le dimanche de mon anniversaire.

Très très mauvaise idée quand on a une marmotte pour fille ! Les amis étaient convoqués pour midi, et moi j’ai dormi jusqu’à midi. Quand j’ai débarqué dans le salon, en chemise de nuit, et à peine réveillée, vous pensez bien que j’étais plus proche du pitbull hargneux que de la douceur angélique d’une fée. Ils ont eu droit à un gracieux : « mais qu’est-ce que vous foutez là ? Ca ne va pas de débarquer chez moi un dimanche à l’aube ? »

[Vous noterez une légère tendance à l’exagération]

Mais mes amis étant de vrais amis, ils ne m’ont pas collé de grosse baffe, sont restés manger le couscous, et sont toujours mes amis à l’heure actuelle.

Je me suis sentie tellement coupable après, que je n’ai plus fêté mon anniversaire jusqu’à mes 40 ans, et encore, sous la pression de mes enfants !

D’ailleurs, plus personne ne s’est jamais risqué à me faire d’anniversaire surprise.

Jusqu’à l’an dernier. Un gentil garçon a voulu me faire une jolie surprise avec un resto impromptu. Il avait embauché son frère et un copain pour l’occasion, ils étaient postés devant l’entrée du resto et étaient chargés de faire tomber sur moi une pluie de paillettes au moment où on arrivait. Il avait négocié avec le patron un menu spécial, sachant que j’aime énormément la cuisine vietnamienne mais que j’ai un appétit de moineau : un menu comprenant de multiples plats, mais en toutes petites portions. Une soirée magique, digne d’une comédie romantique hollywoodienne, comme vous pouvez vous l’imaginer. Moi aussi je l’imagine. Parce qu’en fait, je ne l’ai pas vécue. Le matin même, à 6h, j’étais montée dans un train pour passer le week-end à Paris ! Le gentil garçon m’avait demandé par SMS en début de semaine si j’allais au cinéma le samedi soir. J’avais répondu non, sans m’étendre, ne pensant pas qu’il pouvait être intéressé par le pourquoi. Il est donc venu me chercher, et a trouvé porte close. Au final, il a dîné avec son frère et le pote. L’histoire ne dit pas ce que sont devenues les paillettes.

 

Et ce n’est pas ma vie conjugale qui a pu rattraper le coup. En effet, le seul homme avec qui j’ai vécu ne faisait pas de cadeaux. Il oubliait systématiquement mon anniversaire, et ne « croyait » pas au concept de la Saint-Valentin. Il ne restait guère que Noël. Année après année, j’ai eu droit aux cadeaux qui tombent à côté de la plaque.

Jean taille 38 américaine, alors que je faisais un 38 français (et donc me voilà très vexée qu’il ait pu s’imaginer une seule seconde que ce truc immense puisse être à ma taille).

Bague fantaisie qui bave du noir sur les doigts au bout de 10 minutes.

Pull rouge, alors que je ne porte jamais de rouge.

Livre que j’ai déjà lu.

Etc…

Comment dans ces conditions apprendre à recevoir ?

Du coup, recevoir est pour moi une vraie torture, je ne sais pas gérer, surtout quand le cadeau me plait.

Il n’y a guère que mes enfants qui arrivent à me faire des cadeaux, et que ça se passe bien, sans que j’aie soit l’impression de ne pas avoir assez remercié ou d’en avoir trop fait et qu’on pense que je fais semblant d’être contente. Ils lisent en moi à livre ouvert !

Du coup, j’aime bien nos Noëls en petit comité, où je peux enfin recevoir des cadeaux à peu près sereinement, et même supporter une petite surprise de-ci, de-là.

Et même, depuis 3 ans, je me fais à moi-même un cadeau de Noël : au moins je suis sûre de ne pas me tromper, et de ne blesser personne en n’étant pas assez démonstrative.

Je m’achète mon cadeau, je l’emballe, je le mets au pied du sapin, et je me l’offre.

Au moins ça fait marrer les mômes !

J’espère juste que personne, jamais, n’aura l’idée de me faire une fête du genre où j’arrive dans une pièce où 50 personnes crient « SURPRISE ! » Parce que là, assurément, je prends mes jambes à mon cou et je me terre dans un recoin sombre pendant 3 jours.

C’est un avantage indéniable du célibat : pas de cadeaux, pas de stress, parce que  ce n’est pas à mon âge que je vais apprendre !

J'espère que vous n'êtes pas comme moi, que vous avez été pourris gâtés, et que le Père Noël a été généreux avec vous.

Bonne année !!!

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