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Les Vieux Trucs

19 juillet 2013 5 19 /07 /juillet /2013 14:33

On est en plein dans cette période maudite que nous z’autres, petit peuple de province, redoutons par-dessus tout : la transhumance estivale du parigot.

Des hordes blafardes de parisiens épuisés vont déferler dans tout l’hexagone, fuyant pour quelques jours la puanteur polluée et le paysage maussade de la capitale. Aux yeux des provinciaux, ils ont tous l’air pareils, mais si on y regarde bien, on s’aperçoit que plusieurs types se dégagent.

 

1/ le parigot m’as-tu-vu :

L’important pour lui n’est pas, n’a jamais été, et ne sera jamais de passer de bonnes vacances et de rentrer reposé. Non, ce qui l’intéresse c’est d’en mettre plein la vue à tout le monde, sur place et au retour. Il choisit donc de partir dans des lieux à la mode : Saint-Trop’, Cannes, Biarritz… où il loue très très cher des logements très très petits, afin de passer 15 jours encore plus entassé qu’il ne l’est le reste de l’année. Pendant un an, il se prive de tout, ne sort pas, ne dépense rien afin de pouvoir l’été gagner le privilège de lâcher un mois de salaire pour entendre le chien de ses pairs hurler la nuit, leur bébé pleurer, sentir sur ses vêtements l’odeur des sardines de leur BBQ de la veille, voir leur linge sécher sous ses fenêtres.

Mais il a l’impression de faire partie des grands de ce monde, même s’il a bien failli égorger ses gosses après avoir dû passer une journée entière à les écouter geindre, à 5 dans 25 m², pour cause de pluie. Pas grave, il pourra frimer au bureau en racontant qu’il a déjeuné avec Kate Moss (même si en réalité il a juste bu un café dans un resto chic d’où elle est partie au moment où il entrait).

Il oublie juste un détail : les vrais grands de ce monde fuient la foule et ne vivent pas dans des cages à lapins. Il ne sera donc jamais crédible, le pauvre.

2/ le parigot bobo :

Les plages noires de monde où ses congénères entretiennent soigneusement leur cancer de la peau et leur obésité à grand renfort d’oubli de crème solaire et d’achats de beignets, très peu pour lui.

Ce parigot-là a fini par se laisser influencer par les reportages régionaux du 13h de Pernaut, et ne jure que de retour à la nature, la campagne, les petits oiseaux, l’authenticité. Il loue des mas, des bergeries, des burons, n’importe quelle vieille baraque délabrée du moment qu’elle est au milieu de nulle part et ne porte pas un nom aussi simple que ferme ou maison, ce qui a tout de suite moins de classe (oui, le parigot bobo est un peu snob). Il trouve charmant de devoir prendre la voiture et faire 12 kms chaque matin pour aller acheter la baguette et les croissants du petit déjeuner, se sentant un peu dans la peau de l’homme préhistorique allant chasser le mammouth pour nourrir sa famille. Il évoque même la possibilité de s’installer là pour toujours et feuillette les journaux gratuits immobiliers, des rêves plein la tête. Bien sûr, il déteste qu’on le ramène à la réalité en lui rappelant que la jolie route bucolique et déserte menant à son havre de paix est enfouie sous 2 mètres de neige de novembre à avril, et que la ville la plus proche susceptible de lui permettre de trouver un emploi est à 45 kms.

Sur les marchés, il frétille devant les pots de confiture et se pâme devant tout ce qui porte la mention « produit du terroir », « bio » ou « fait à la ferme », même s’il le paye le double du prix. Et pour peu qu’en plus l’étiquette soit écrite à la main, c’est l’orgasme devant l’étal du marchand.

 

3/ le parigot romano :

C’est le gitan des temps modernes, le nomade des fins de semaine. Sitôt que sonne le début des encombrements du vendredi après-midi sur le périph, il monte dans sa roulotte, heu sa voiture, et fout le camp. Deauville au printemps et à l’automne, les Alpes l’hiver, Châteauroux, Brest, Albi, Royan, peu importe. Il épluche son arbre généalogique afin de trouver de lointains cousins à qui rendre visite. Il est partant pour toutes les fiestas entre amis à la campagne. N’importe quoi du moment qu’il peut s’éloigner de Paris le plus possible et le plus souvent possible. On en a tous un dans nos amis ou la famille, à qui l’on rêve de dire STOP ! Arrête de débarquer chez moi tous les 4 matins sous prétexte que le 2e mari de ta grand-mère était le cousin germain de la cousine de mon arrière-grand-père !

Mais impossible de le rejeter, le parigot romano a le cœur sur la main, vous invite au resto, insiste pour participer à tous les frais, et amène des cadeaux pour les gosses.

Son trait de caractère le plus étonnant est quand même qu’il clame à qui veut bien l’écouter qu’il est impensable de vivre loin de Paris, que c’est là que tout se passe. Sachant qu’il y passe en moyenne 2 week-ends par an…

4/ le parigot voyageur dans le temps :

Pour une raison inexpliquée, ce mec s’imagine que chaque kilomètre qui l’éloigne de Paris est aussi une année de retirée. Ainsi, s’il part à 300 bornes, il s’attend à trouver la vie telle qu’elle était en 1713. Il a des fantasmes étonnants qui lui font croire que dans un village tranquille la supérette sera une cabane de rondins de bois, et qu’il trouvera dedans des tonneaux de farine, d’huile, de sucre… dans le genre de la petite maison dans la prairie. Il est sincèrement étonné de voir que même à Romorantin il y a l’ADSL et que le tout à l’égout existe en Alsace.

Il comprend dès le premier matin pourquoi la propriétaire de la location l’avait prévenu au téléphone qu’il allait tomber en plein sur les moissons et que ça ne risque pas de le déranger ? Là où il s’imaginait une dizaine de paysans en chapeau de paille suivant tranquillement une charrette tirée par un solide percheron, il a droit à une moissonneuse batteuse faisant un raffut de tous les diables.

Il lance « bien le bonjour mon brave » en entrant dans un commerce et ne comprend pas les regards interloqués qu’il reçoit en retour.

Ce parigot ne fait pas de mal et fait même plutôt rigoler, avec son perpétuel air de ravissement et d’étonnement.

5/ le parigot tête à claques :

Qu’on se le tienne pour dit une bonne fois pour toutes : il est de Paris, donc forcément infiniment supérieur au reste du monde. Il sait tout, sur tout, il a toujours raison, et tout lui est dû. Et cet état de fait lui octroie le droit inaliénable de faire des réflexions à la con en permanence, de critiquer, d’user et abuser du sarcasme.

Et, bien sûr, l’autochtone qui lui fait face n’a d’autre choix que de courber l’échine et de répondre « oui, bwana, tout de suite bwana ».

Toutes ses phrases commencent par « nous, à Paris… ».

 

Mais ce qu’il ne sait pas, c’est que pendant toutes ses vacances, les gens qui le servent crachent dans son steack-frites, lui refilent des abricots véreux et lui refilent des fausses pièces en guise de monnaie. Bien fait !

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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 11:55

C’est fou le progrès qui a été fait en matière de téléphones portables en une poignée d’années.

Quand on se penche deux secondes sur la question, ça donne presque le tournis de se dire qu’un appareil aussi petit est capable de faire autant de choses : téléphone, appareil photo, camescope, chaîne hifi, GPS, console de jeux, etc.

Avec un smartphone aujourd’hui, vous pouvez tout faire ou presque. Et le zinzin rentre dans la poche.

Vous êtes dans une ville inconnue, en 3 clics vous trouvez la station essence la plus proche, vous vous dégottez un hôtel, un resto, un cinéma…

Vous vous baladez dans la rue et une mémé se casse la gueule devant vous, vous pouvez filmer le tout et le poster sur Youtube dans la foulée.

Vous vous garez dans un parking de centre commercial immense et vous pourriez retrouver votre voiture en moins de 45 minutes si vous pensiez à la géo localiser avant de vous en éloigner.

Quand il se passe quelque chose de très important dans le monde, par exemple l’annonce de la grossesse d’une princesse anglaise, vous en êtes aussitôt informés par de nombreuses sources, et votre téléphone émet une série de bips vous invitant à consulter cette nouvelle cruciale. De préférence en plein milieu d’un film la seule fois où vous avez oublié de le mettre sur vibreur en entrant au cinéma.

Même les établissements scolaires envoient désormais des SMS aux parents pour les informer de l’absence de leur enfant. Ou bien laissent un message vocal pour vous dire que votre gamin s’est cassé la jambe à la récré de la cantoche. Message que vous vous n’entendez qu’à 18h car manque de bol, vous faites un boulot où il vous est interdit d’avoir votre portable.

Il y a des applis pour tous les goûts et tous les besoins.

Et pour ce qui est de dépenser vos sous, c’est carrément Byzance ! Vous pouvez faire les soldes dans le bus, jouer au loto assis au soleil dans un parc, boursicoter aux WC, acheter de la musique en mangeant, renflouer votre compte courant mis à mal par les activités précédentes en attendant votre tour chez le dentiste.

Le bonheur, quoi…

MAIS…

(Ben oui, il y a forcément un mais, sinon ça ne serait pas une vallée de larmes, mais le paradis. Nous chevaucherions des nuages, et posterions sur Facebook des vidéos de gamins joufflus aux boucles blondes qui jouent du luth le zizi à l’air. Ce qui me fait réaliser tout à coup que l’imagerie religieuse depuis le moyen-âge a quand même une tendance sacrément suspecte à la pédophilie).

Contrairement à leurs pas si lointains ancêtres qui se contentaient des fonctions téléphone et SMS, et qui gardaient vaillamment la charge une bonne semaine avant de demander à faire le plein, le smartphone 2013 a une fâcheuse tendance à vider sa batterie quand on s’en sert.

Donc, si vous prévoyez une journée un peu longue et un peu loin d’une prise électrique, vous voilà condamnés à ne surtout pas utiliser votre téléphone.

Ce qui peut donner des dialogues parfaitement surréalistes du style :

Chéri, tu peux regarder si on est sur la bonne route ?

Nan, je ne peux pas vider ma batterie

(et ils errent pendant 2h comme des âmes en peine avant de trouver l’endroit cherché)

Ou

Chérie, on se fait une toile après le resto ? Tu regardes sur Allociné ce qui passe ?

Oh non, je n’ai plus que 38% de batterie, je voudrais être sûre de tenir. On verra sur place

(et ils finissent par rentrer, faute d’avoir pu coordonner leur arrivée au ciné avec les horaires de début des séances)

 

Il n’est pas rare de voir arriver dans des soirées, des conférences ou des réunions de travail des espèces d’énergumènes aux yeux fous, de grosses gouttes de sueur coulant le long de leur visage, présentant tous les signes inquiétants d’un drogué en pleine crise de manque. Alors qu’en réalité il s’agit juste de gens à la recherche d’une prise pour recharger leur téléphone presque vide. Quand enfin ils ont trouvé, ils passent le reste du temps à jeter des coups d’œil pour vérifier que personne ne leur pique leur engin pendant qu’il s’abreuve de la sacro-sainte électricité. Ils ont toujours au moins un chargeur sur eux, et préfèrent arriver en retard quelque part plutôt que de sortir avec un portable peu chargé.

Le téléphone portable peut aussi s’appeler mobile, ce qui explique qu’on l’emmène volontiers en vacances.

Si le trajet se fait en voiture, il peut y avoir un drame, la plupart des voitures n’étant pourvues que d’un allume-cigare, il convient de répartir équitablement le temps de charge pour chacun des passagers.

En train, il y a 2 poids, 2 mesures : les passagers de première classe ont tous droit à leur prise personnelle. Alors qu’en seconde, il y a une prise par compartiment, qui ne fonctionne pas la plupart du temps. Dans les 2 premières heures du trajet, tout se passe bien. Mais quand les téléphones se déchargent, l’agitation croit et l’ennui s’installe (sauf pour ceux qui, plus intelligents, ont emmené cet objet magique et sans batterie qu’on appelle un livre). L’ennui et l’agacement, car c’est généralement ce moment que choisissent les mémés bavardes pour fondre sur leurs proies, qui n’ont plus la possibilité de se plonger dans leur écran de téléphone.

Et certains campings ont bien flairé la manne financière et proposent de charger votre téléphone contre espèces sonnantes et trébuchantes (de préférence bien plus cher que ce que ça leur coûte), et à heures fixes. Je vous le dis, histoire de vous rassurer si vous partez en camping cet été : ces personnes qui tournent en rond lentement devant l’accueil du camping tous les jours entre 17h et 19h, le regard vide, ce ne sont pas les premières victimes d’une vague de zombification de l’humanité, mais juste des accros qui attendent qu’on leur rende leur précieux objet.

Par contre, et là il va falloir m’expliquer la logique de la chose, mettez les pieds dans un concert, et vous aurez droit à une foule immense de gens qui n’en ont rien à carrer de vider leur batterie et qui passent leur soirée à filmer l’intégralité du concert, histoire de rentrer chez eux avec 2h d’images moches, tremblotantes et au son dégueulasse, et sans avoir vraiment rien vu du show.

C’est beau le progrès.

 

 

 

 

 

 

 

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15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 12:21

Vous le savez, à partir du 1er juillet, la présence d’un éthylotest est obligatoire dans toutes les voitures sous peine d’amende.

 

Le décret explique que « tout conducteur d’un véhicule terrestre à moteur, à l’exclusion des cyclomoteurs, doit justifier de la possession d’un éthylotest, non usagé, disponible immédiatement. L’éthylotest mentionné au premier alinéa respecte les conditions de validité, notamment la date de péremption, prévues par son fabricant. Il est revêtu d’une marque de certification ou d’un marquage du fabricant déclarant sa conformité à un modèle bénéficiant d’une attestation de conformité aux normes dont les références sont publiées au Journal officiel de la République française. »

 

La bonne nouvelle, c’est que les cyclistes pourront continuer à rouler bourrés.

La mauvaise nouvelle, c’est que l’éthylotest est à usage unique. Et donc, à jeter après usage. Et donc, plus d’éthylotest dans la voiture.

Imaginez que vous sortez de soirée, et que vous avez des doutes sur votre alcoolémie. En bon citoyen respectueux des lois et de votre prochain, vous attrapez votre éthylotest et vous soufflez.

Ouf, ça va, z’êtes bons pour le service !

Et paf ! Au rond-point suivant, les flics !

Vous pouvez toujours leur expliquer que vous venez juste de souffler, que le résultat était ok, il y a peu de chances qu’ils vous croient juste sur votre bonne binette.

Déjà, il faut bien reconnaître que 9 fois sur 10 quand les flics contrôlent quelqu’un, ce quelqu’un a quelque chose à se reprocher (ne serait-ce que le plus petit des péchés, comme un feu stop grillé depuis 3 mois mais qu’il n’a pas pris le temps de remplacer). Ils ont forcément l’habitude d’avoir affaire à des gens qui tentent désespérément de les rouler dans la farine en leur racontant des fariboles toutes plus fantaisistes les unes que les autres, accompagnées parfois de grandes crises de larmes.

Comme ce type rond comme une queue de pelle, qui, arrêté par un copain gendarme, s’est rué à l’arrière de sa voiture en hurlant « je suis passager, je suis passager » pour éviter d’avoir à souffler.

Aucune raison qu’ils vous croient, donc.

De plus, gardez bien à l’esprit que vous, vous venez de passer un samedi soir fort sympathique avec vos potes, à rigoler, à profiter d’une bonne chère et d’une bonne bouteille, dans une ambiance conviviale et chaleureuse.

Alors qu’eux font le poireau au rond-point depuis des heures, en ayant bien évidemment à supporter le collègue René, proche de la retraite, qui décrit avec forces détails l’intervention de la prostate subie 3 mois auparavant.

Quand vous débarquez avec votre éthylotest usagé, force est de constater qu’ils ne sont pas de la meilleure humeur, et regardent votre machin comme s’il s’agissait d’une vieille capote dénichée dans le jardin d’une crèche.

Z’êtes bons pour l’amende…

 

La solution évidente proposée par tout le monde : avoir non pas 1, mais 2 éthylotests dans la voiture.

Soit.

Mais si vous croisez d’autres flics un peu plus loin ?

Et encore d’autres ?

Et d’autres ?

Ok, la probabilité est faible. Mais elle existe.

Et dans le cas de grosses poissardes comme moi, elle est soudainement beaucoup plus importante !

Et si vous êtes contrôlés un samedi soir, les magasins étant fermés le dimanche, vous ne pouvez pas aller en racheter avant le lundi. Avec toujours le risque d’être contrôlés entre-temps.

Alors que faire ? Remplir le coffre d’éthylotests pour parer à toute éventualité ? Et tous les jeter quand la date de péremption arrive, parce qu’à tous les coups vous n’aurez pas été contrôlés UNE SEULE FOIS ?

Pas génial comme solution !

Moi je propose qu’après chaque contrôle, vous demandiez une attestation portant le nom et le matricule du flic, spécifiant que vous avez soufflé tel jour à telle heure. Si si.

Je suis sûre qu’ils vous la feront gracieusement, avec le sourire.

Ne serait-ce que pour vous refiler René quelques minutes, qui remplira l’attestation en vous expliquant à quel point la prostate, c’est chiant.

Avec moi, il n’y a pas de problèmes, que des solutions…

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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 18:40

Pendant longtemps, je me suis obstinée à planter des jolies petites fleurs devant chez moi. Il n’y a ni barrière ni portail, parce que je n’aime pas ce qui est clos, ce qui entrave la liberté de mouvement (non, en vrai, c’est parce que je n’ai jamais eu le fric pour ça).

Et pendant longtemps, à chaque fois que je plantais, un abruti fini me piquait mes fleurs dans les jours qui suivaient.

Je n’ai pas vraiment l’âme d’une jardinière (forcément, je ne suis pas rectangulaire de couleur moche), alors chaque fois que je gratouille la terre, c’est un véritable émerveillement de voir que ce que je plante ne meurt pas dans la minute qui suit.

Vous pensez bien que rentrer chez moi et voir que mes violettes (pensées, marguerites, mufliers…) ont disparu et qu’il ne reste à la place qu’un trou béant, ça me fait mal au cœur.

A chaque fois, la colère m’envahit, colère dûe à la connerie des gens, mais aussi à ma parfaite impuissance face à la situation.

J’ai envisagé plusieurs solutions pour remédier à ça.

Coller des petites affichettes dans tous les commerces du quartier avec la photo de mes fleurs kidnappées n’aurait pas été pris au sérieux.

Porter plainte au commissariat est en théorie possible, mais, soyons sérieux, quel flic va venir enquêter sur la disparition de quelques myosotis, si beaux fussent-ils ?

J’aurais pu investir dans un équipement high-tech de surveillance avec caméras, détecteurs de mouvement et sirènes perce-tympans pour démasquer le malotru. Mais vu le prix de ce genre de matos, autant clôturer mon p’tit bout de terrain !

La dernière solution aurait été de prendre un chien très très féroce pour dissuader les voleurs de s’approcher de mes plates-bandes. L’inconvénient étant que le clébard aurait probablement gratté lui-même la terre et pulvérisé mes fleurs.

J’ai fini par opter par la mise en place à côté de mes fleurs de 2 petits panneaux de fabrication maison.

Sur le premier on pouvait lire « Ceci est une propriété privée, pas un libre-service Jardiland ! » (j’avais tout d’abord pensé à libre-service horticole, mais pour peu que l’indélicat soit de plus inculte, c’était mal barré).

Sur le deuxième, j’avais écrit «Fleurs pour le plaisir des yeux des passants, ne pas arracher ».

Je n’avais pas beaucoup d’espoir sur le résultat, mais au moins ça défoule…

Et là…miracle…

Mes fleurs sont restées en place, et ont pu fièrement éclore et s’épanouir tout le printemps.

J’étais émue : j’avais réussi à remettre un pécheur sur le droit chemin, à l’amener sur le chemin de la rédemption. C’est quand même pas rien, quand on y pense.

Magnanime, j’avais même décidé que s’il venait se présenter à moi pour implorer mon pardon, je le lui accorderais d’un geste de la main très christique.

Il faut savoir aider son prochain à trouver la voie de la lumière (oui, je sais, j’en fais un peu trop, là).

Et c’est alors que mon fils, pragmatique, m’a lancé « si ça se trouve, il a juste déménagé, et pique les fleurs d’autres jardins ».

Le doute a envahi mon esprit. Et s’il avait raison ? Et si le coupable était toujours égaré sur les obscurs chemins de la malhonnêteté ? Si j’avais mis mes pancartes ne serait-ce qu’une semaine plus tôt, j’aurais pu sauver cette âme égarée, alors que là il continuait à souffrir de sa propre noirceur.

J’avais presque envie qu’il revienne par ici, je lui aurais fait don de toutes les fleurs qu’il aurait voulu, si ça avait pu l’aider. Tiens, je l’aurais embrassé même, pour lui signifier que pour moi il restait un être humain fréquentable.

Depuis, je laisse en friche, en pénitence. Ca m’évite de me trouver face à ce genre de questionnement. Et puis de toute façon, je n’ai pas le temps de jardiner.

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 17:33

Ces derniers temps, j’ai pas mal écouté la radio, alors que d’ordinaire je suis plutôt CDs et Spotify.

Quand j’étais encore une petite jeunette, au siècle dernier, j’écoutais beaucoup la radio. Et au fil du temps, ça m’a passé, sans que je me verbalise vraiment pourquoi.

Mais ça y est, j’ai compris.

Le fléau de la radio, c’est la pub !

Autant à la télévision ou au cinéma, on peut de plus en plus souvent tomber sur des pubs bien faites, drôles, magiques ou intelligentes, autant à la radio, tintin…

Je crois bien que le cahier des charges donné par les annonceurs aux agences est le suivant : « vous avez 15 secondes d’espace pub pour notre produit, faites en sorte de nous créer le spot le plus débile possible ».

Les créatifs sont vraiment bons, ils y arrivent parfaitement !

Il n’y a rien à sauver dans les pubs radio. RIEN.

Et ces voix, mon Dieu ! Je pense qu’ils ont un fichier des gens aux voix les plus irritantes, et qu’ils engagent systématiquement. Je veux dire, si j’avais dans mon entourage des personnes avec une voix aussi hystériquement joviale en permanence, je leur couperais les cordes vocales au bout d’une semaine.

Alors quand en plus ces voix abominables récitent un texte profondément inepte, là, le Dexter en moi se réveille, et j’affûte mentalement mon grand couteau.

Au final, il me suffit d’écouter une heure d’une radio un peu trop fournie en pubs pour être prête à zigouiller la terre entière (mention spéciale aux pubs pour les magasins U qui me mettent toutes les terminaisons nerveuses au garde-à-vous en 3 secondes).

Quand je pense que l’armée américaine dépense des millions de dollars pour motiver ses soldats et leur donner de l’ardeur au combat, alors qu’il suffit de leur faire écouter Fun Radio 24h/24, ça me laisse rêveuse.

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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 19:18

Il y a un truc où je suis complètement nulle, et ce depuis des années et des années. Ce sont les cadeaux. Pas les offrir, non, ça je maîtrise. Et même, j’aime bien : faire des cadeaux, préparer des surprises, manigancer des trucs dans mon coin pour faire plaisir aux gens que j’aime.

Par contre, les recevoir, c’est une autre paire de manches ! Je ne sais pas recevoir sereinement. Il y a sans doute une part d’inné, une pudeur en général. Mais il y a aussi une large part d’acquis.

Dans ma famille, quand j’étais gamine, les cadeaux (et les démonstrations d’affection en général), ce n’était pas trop leur truc. Souvent, les cadeaux n’étaient pas emballés, donc pas de surprise, du moins de bonne surprise. Dès que j’ai été en âge de ne plus croire au Père Noël, on me demandait ce que je voulais, et la plupart du temps j’avais une version au rabais de ce que j’avais demandé. Ou alors de l’argent.

Ce qui fait qu’au fil des ans, j’ai développé une véritable phobie du cadeau. N’étant pas vraiment habituée à recevoir régulièrement des choses qui me plaisaient vraiment, je ne savais jamais comment réagir. Ecarlate, limite mutique, je bafouillais quelques mots incompréhensibles et les gens pensaient que je n’avais pas aimé le cadeau.

Mais mes parents n’étant pas de mauvais bougres, ils ont décidé de me faire un anniversaire surprise pour mes 18 ans : inviter mes meilleurs amis à un couscous maison le dimanche de mon anniversaire.

Très très mauvaise idée quand on a une marmotte pour fille ! Les amis étaient convoqués pour midi, et moi j’ai dormi jusqu’à midi. Quand j’ai débarqué dans le salon, en chemise de nuit, et à peine réveillée, vous pensez bien que j’étais plus proche du pitbull hargneux que de la douceur angélique d’une fée. Ils ont eu droit à un gracieux : « mais qu’est-ce que vous foutez là ? Ca ne va pas de débarquer chez moi un dimanche à l’aube ? »

[Vous noterez une légère tendance à l’exagération]

Mais mes amis étant de vrais amis, ils ne m’ont pas collé de grosse baffe, sont restés manger le couscous, et sont toujours mes amis à l’heure actuelle.

Je me suis sentie tellement coupable après, que je n’ai plus fêté mon anniversaire jusqu’à mes 40 ans, et encore, sous la pression de mes enfants !

D’ailleurs, plus personne ne s’est jamais risqué à me faire d’anniversaire surprise.

Jusqu’à l’an dernier. Un gentil garçon a voulu me faire une jolie surprise avec un resto impromptu. Il avait embauché son frère et un copain pour l’occasion, ils étaient postés devant l’entrée du resto et étaient chargés de faire tomber sur moi une pluie de paillettes au moment où on arrivait. Il avait négocié avec le patron un menu spécial, sachant que j’aime énormément la cuisine vietnamienne mais que j’ai un appétit de moineau : un menu comprenant de multiples plats, mais en toutes petites portions. Une soirée magique, digne d’une comédie romantique hollywoodienne, comme vous pouvez vous l’imaginer. Moi aussi je l’imagine. Parce qu’en fait, je ne l’ai pas vécue. Le matin même, à 6h, j’étais montée dans un train pour passer le week-end à Paris ! Le gentil garçon m’avait demandé par SMS en début de semaine si j’allais au cinéma le samedi soir. J’avais répondu non, sans m’étendre, ne pensant pas qu’il pouvait être intéressé par le pourquoi. Il est donc venu me chercher, et a trouvé porte close. Au final, il a dîné avec son frère et le pote. L’histoire ne dit pas ce que sont devenues les paillettes.

 

Et ce n’est pas ma vie conjugale qui a pu rattraper le coup. En effet, le seul homme avec qui j’ai vécu ne faisait pas de cadeaux. Il oubliait systématiquement mon anniversaire, et ne « croyait » pas au concept de la Saint-Valentin. Il ne restait guère que Noël. Année après année, j’ai eu droit aux cadeaux qui tombent à côté de la plaque.

Jean taille 38 américaine, alors que je faisais un 38 français (et donc me voilà très vexée qu’il ait pu s’imaginer une seule seconde que ce truc immense puisse être à ma taille).

Bague fantaisie qui bave du noir sur les doigts au bout de 10 minutes.

Pull rouge, alors que je ne porte jamais de rouge.

Livre que j’ai déjà lu.

Etc…

Comment dans ces conditions apprendre à recevoir ?

Du coup, recevoir est pour moi une vraie torture, je ne sais pas gérer, surtout quand le cadeau me plait.

Il n’y a guère que mes enfants qui arrivent à me faire des cadeaux, et que ça se passe bien, sans que j’aie soit l’impression de ne pas avoir assez remercié ou d’en avoir trop fait et qu’on pense que je fais semblant d’être contente. Ils lisent en moi à livre ouvert !

Du coup, j’aime bien nos Noëls en petit comité, où je peux enfin recevoir des cadeaux à peu près sereinement, et même supporter une petite surprise de-ci, de-là.

Et même, depuis 3 ans, je me fais à moi-même un cadeau de Noël : au moins je suis sûre de ne pas me tromper, et de ne blesser personne en n’étant pas assez démonstrative.

Je m’achète mon cadeau, je l’emballe, je le mets au pied du sapin, et je me l’offre.

Au moins ça fait marrer les mômes !

J’espère juste que personne, jamais, n’aura l’idée de me faire une fête du genre où j’arrive dans une pièce où 50 personnes crient « SURPRISE ! » Parce que là, assurément, je prends mes jambes à mon cou et je me terre dans un recoin sombre pendant 3 jours.

C’est un avantage indéniable du célibat : pas de cadeaux, pas de stress, parce que  ce n’est pas à mon âge que je vais apprendre !

J'espère que vous n'êtes pas comme moi, que vous avez été pourris gâtés, et que le Père Noël a été généreux avec vous.

Bonne année !!!

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 12:39

Ca fait un bail que je ne me suis pas aventurée dans les terres ô combien mystérieuses des relations hommes-femmes.

Il y a un phénomène récurrent que j’ai pu observer maintes et maintes fois, et que je ne m’explique toujours pas : comment le fait de se mettre en couple transforme les gens en papys et mamys pantouflards.

Prenons un pote au hasard, appelons-le Félix (pas celui de Zézette, celui-là n’est pote avec personne).

Félix est un joyeux luron. Il sort, s’amuse, booste sa bande de copains.

Un concert sympa ? Félix a sa place.

Un spécial tapas dans un bar en ville ? Félix est là.

Une soirée années 80 en boîte ? Félix s’y pointe.

Un nouveau resto ouvre ? Félix est le premier à le tester.

Félix c’est le gars capable de se pointer chez vous à 22h, alors que vous êtes à comater devant une série à la con, et de transformer ça en nuit de fous rires. Il est drôle, boute-en-train, et inépuisable.

Seulement voilà, un jour, Félix rencontre Cunégonde. Et c’est le coup de foudre. Ces deux-là sont tellement amoureux que ça met la larme à l’œil d’attendrissement à tout le monde.

Forcément, dans les premières semaines, on les voit moins, ils sont trop occupés à se livrer à des occupations qu’il serait indécent de faire en public.

On continue malgré tout à leur proposer tout un tas de sorties, parce que l’amour c’est bien beau, mais ça ne nourrit pas son homme.

Mais à chaque fois, Félix et Cunégonde déclinent l’invitation, préfèrent passer la soirée en tête-à-tête.

Peu à peu, on omet de les appeler pour les inviter. A quoi bon ? On les ajoute quand même dans la liste des invités sur les évènements Facebook, par habitude, mais on sait très bien qu’ils seront les 2 seuls à décliner.

Et insidieusement le temps passe, jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que des contacts dans le répertoire du téléphone portable. De ceux qu’on n’utilise que pour envoyer un texto pour le nouvel an, et encore, ils n’ont droit qu’au texto groupé, pas à celui personnalisé qu’on envoie aux autres copains.

Et puis un jour, un an, deux ans, ou dix ans après, le téléphone sonne. On constate avec stupeur que c’est Félix qui appelle. Ça fait drôle d’entendre de nouveau sa voix après tout ce temps !

Il demande penaud si on est libre ce soir pour aller boire un verre, qu’il a besoin de parler. On a déjà une idée plus que précise de ce qui nous attend…

Et ça ne loupe pas. Félix se saoule avec concentration, et déverse larmoyant son désespoir. Cunégonde et lui c’est fini. Ils vivaient trop en autarcie, ça a tué leur couple d’être trop l’un sur l’autre, de ne pas avoir d’activités extérieures, de ne pas voir de monde, blablabla. Trop d’amour a étouffé l’amour, ce n’est pas bon de se couper des autres, ils ont fini par ne plus se supporter à regarder TF1 tous les samedis soirs, gnagnagna.

Ouais ben, mon petit Félix, tu m’aurais demandé, j’aurais pu te dire tout ça dès le début, et on aurait gagné du temps !

Et c’est reparti pour les sorties avec Félix, jusqu’à ce que se pointe la prochaine Cunégonde.

Parce que s’il y a bien une chose qui caractérise l’être humain sous toutes les latitudes c’est son incapacité totale à tirer des leçons de ses propres erreurs.

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 13:52

Il y a un truc que j’adore dans ma maison à moi, c’est la fenêtre dans la salle de bains. Eh oui, le bonheur tient parfois à des choses toutes simples (je vous entends marmonner que c’est limite simplet, mais je m’en fous).

Eté comme hiver, sitôt ma douche finie, j’ouvre la fenêtre en grand, j’aime bien. Bien sûr, quand je prends une douche je me mets toute nue en règle générale. C’est quand même plus pratique pour se laver.

La fenêtre est suffisamment haute pour que les voitures sur le boulevard ne puissent pas voir dans la pièce, et je peux donc déambuler à poil à ma guise sans provoquer de carambolage.

La seule façon de pouvoir voir dans ma salle de bains quand la fenêtre est ouverte serait d’être juché sur le toit de la maison de l’autre côté du boulevard. Les gens qui vivent là ont plus tendance à sortir dans leur jardin pour prendre l’air que de monter sur leur toit. Tout va bien.

Résumons : tous les jours, à une heure qui fluctue selon s’il s’agit d’un jour ouvré ou non, une Charlie batifole dans des vapeurs sucrées (oui, j’aime bien les gels douche aux senteurs fruitées), dans le plus simple appareil, devant une fenêtre béante, en pleine vue d’un toit de tuiles tout ce qu’il y a de plus banal.

Tout va bien.

Sauf que…

Ca fait maintenant 9 ans ½ que je vis là, et jamais encore le toit n’a été refait. C’est mathématique, c’est statistique : un jour, il faudra refaire la toiture qui aura vieilli.

Un gus montera un échafaudage et grimpera sur le toit. Et il tombera nez à nez (ou presque) avec ma petite personne en tenue d’Eve.

J’aimerais pouvoir le prévenir de ce qui l’attend, pour qu’il prenne bien soin de ne pas regarder dans cette direction. Surtout qu’avec chaque jour qui passe, le temps fait son oeuvre sur moi comme il le fait sur les tuiles du toit d’en face. Plus mes voisins tardent à refaire le toit, plus les risques augmentent que la vision qui s’offrira au couvreur soit cauchemardesque : peau flapie, seins en gants de toilette, bourrelets disgracieux, pendouillis ici et là.

Encore quelques années, et c’est certain qu’un seul coup d’œil suffira au mieux à lui provoquer un infarctus, au pire à lui faire perdre l’équilibre et à le faire basculer dans le vide. Et voilà comment, simplement parce que j’aime bien prendre un bol d’air frais après la douche, je vais me retrouver en prison pour homicide involontaire.

Chienne de vie !

(plutôt que des oranges, je préfèrerais que vous m’ameniez des Dragibus, merci d’avance)

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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 20:35

Ces derniers mois, je suis beaucoup allée en boîte de nuit, presque toutes les semaines à vrai dire. J’ai toujours adoré ça, le boum-boum qui résonne dans tout le corps, la musique qui emplit les oreilles, et danser.

Mais j’aime aussi énormément me poser dans un coin, et observer les gens.

Dans la boîte où je vais, il y a toujours ces 2 filles, pas vraiment des bombes il faut bien le dire. Leur truc, c’est de se pointer, légères et court vêtues (encore qu’on puisse argumenter si ces quelques centimètres carrés de tissu qu’elles déposent sur leur anatomie peuvent encore être qualifiés de vêtements), et de se déhancher avec vigueur, et de piètres tentatives de lascivité, au balcon, près de la cabine du DJ. Elles montrent leur derrière, quittent leurs fringues et finissent généralement en sous-vêtements. Bon, ok, et après ?

Il y a aussi ce gus, la cinquantaine loin d’être sémillante, qui hante les lieux. La semaine dernière, il s’est pointé vers moi, vêtu d’un improbable pull jacquard en acrylique, probablement offert par tata Jacqueline pour son anniversaire en 1974. Un des gros inconvénients en boîte, c’est que le niveau sonore oblige à s’approcher très très près des autres pour pouvoir leur parler. Quand il m’a adressé la parole, je me suis pris au bas mot l’équivalent olfactif de 14 pintes de Kro mixées avec 5 décennies  de mauvais soins dentaires. Son accent prononcé l’a catalogué comme « Raymond, l’agriculteur qui descend une fois par semaine à la ville pour tenter de trouver une bonne femme, hanches larges et pas rechigneuse à la besogne ». Et là, il me sort la technique de drague la plus époustouflante qui soit « Oh ! Ton mec il est là ? » (prononcez cette phrase à voix haute en mettant l’accent du terroir un peu empâté par le houblon, et vous aurez une idée du grand frisson de terreur qui a couru le long de ma moëlle épinière). J’aurais pu sortir une réponse sarcastique et lapidaire dont j’ai le secret, mais les effets des effluves embierrés et la surprise m’en ont empêchée. Je souhaite malgré tout bon courage à Raymond dans sa quête éperdue de sa future trayeuse de vaches.

Pendant longtemps, je me suis demandée pourquoi les gens arrivaient en boîte si tard, mais je pense que j’ai enfin compris : le temps de préparation ! Il faut les voir toutes ces petites louloutes, 3h de travail au bas mot ! Les cheveux tellement lissés qu’ils n’ont même plus l’air naturels, des fringues tout droit sorties du dressing de Clara Morgane (et on imagine les essayages successifs de tenues sous l’œil blasé de la petite sœur encore trop jeune pour faire de même). Quant au maquillage, je me contenterais de dire qu’il vaut mieux qu’elles montent sur la balance AVANT de se maquiller. Si elles le faisaient APRES, elles deviendraient anorexiques dans la seconde, tellement le poids affiché leur ferait peur.

La pénombre clubbesque étant charitable, grâce à tous leurs artifices, même la plus hideuse des filles passe pour une gracieuse jouvencelle.

MAIS, et c’est la question que je me pose tout le temps, quand ces petites pépettes ressortent un garçon à leur bras, que se passe-t-il dès que la lumière du jour les atteint ? Parce que là, aucune dissimulation n’est plus possible, et le savant maquillage qui embellit se révèle pour ce qu’il est.

Il peut y avoir déception pour le garçon qui, fidèle à son sexe, considère qu’une lichette de parfum et une noisette de gel dans les cheveux est le summum pour sortir.

Je me dis qu’il serait au final sans doute plus judicieux d’aller guincher les cheveux sales et en pétard, habillées de vieilles fringues pourries, sans maquillage (voire même en accentuant les cernes et les défauts), et en insistant sur tous les côtés négatifs de sa petite personne.

Au moins, on peut considérer que si un garçon les drague malgré tout, il ne pourra qu’être agréablement surpris de les voir débarquer le lendemain, à la lumière du jour, coiffées, légèrement maquillées et vêtues de charmants atours.

Des fois, mon propre génie m’éblouit !

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 12:42

Un jour, il y a fort longtemps, vous avez été jeunes. Je sais, c’est difficile de se remémorer ces temps anciens, mais souvenez-vous : vous aviez 18 ans, ou 19, ou 20…

Et grâce à :

- La générosité de votre grand-mère chérie

- L’héritage de votre oncle d’Amérique

- Les gains d’un été à suer dans un boulot à la con

- Le sacrifice de votre maman qui avait économisé sous à sou depuis vos 10 ans,

vous aviez enfin en poche la somme nécessaire pour passer votre permis.

Ah….le permis ! Le sésame pour la liberté, la promesse d’une autonomie complète, l’idée de ne plus être tributaire des horaires des bus ou de la disponibilité de vos potes plus âgés. Des mois que vous en rêviez !

En tremblant un peu, vous avez poussé la porte de l’auto-école (mûrement choisie après des semaines à comparer les tarifs, la réputation et le taux de réussite de toutes les auto-écoles des environs), et vous vous êtes inscrits.

Première étape : le code. Forcément, à devoir jongler entre votre emploi du temps scolaire ou professionnel et vos diverses obligations, vos cours de code avaient toujours lieu tard en fin de journée ou tôt le samedi matin. Une médaille devrait être décernée à tous ces jeunes qui endurent des heures d’étude du code dans des locaux soit surchauffés, soit glacés, dans une pénombre soporifique, à regarder des diapositives (et n’allez pas croire que l’avènement du DVD a rendu les choses plus agréables).

La préparation à l’examen du code ressemble plus au bourrage de crâne d’une boîte à bac qu’à un réel apprentissage des règles de conduite. Il s’agit avant tout d’apprendre quels types de pièges peuvent être présentés lors de l’examen qu’autre chose.

Soyons clairs, combien de fois dans votre vie de conducteur avez-vous rencontré les situations vraiment tordues qu’on vous propose à l’examen ? Le cadrage des photos fait tout pour que vous ne puissiez pas voir de prime abord le feu rouge caché dans un coin, alors que dans la vraie vie, vous le verriez sans souci.

L’examen de code, c’est un peu comme jouer à « Où est Charlie ? », sauf qu’au lieu d’un petit bonhomme en marinière, on cherche l’indice piégeux.

Allez hop ! 2e médaille pour les valeureux lauréats du code au premier coup !

 

En général, après le code, vous avez eu droit au simulateur. Ça, c’est fendard ! Assis dans un siège qui remue, un volant entre les mains, vous avez conduit une bonne demi-heure. De quoi se croire le héros d’un jeu vidéo. Ayez une pensée compatissante pour ces jeunes d’aujourd’hui, élevés à GTA, et qui se jettent sur le simulateur, en écrasant les piétons, brûlant tous les feux, et créant des accidents, par pur réflexe. Ils ont passé des week-ends entiers à jouer à ce jeu, et ne savent plus faire autrement (bon, il y a des exceptions, comme la jeune Célia, qui s’excuse à chaque fois qu’elle fait une entorse au code de la route dans GTA).

 

Et alors, arrive l’étape ultime, la plus terrifiante : la voiture.

La vraie.

Celle qui cale, celle qui va trop vite, qui va trop lentement, celle qui a une fâcheuse tendance à se jeter sur les autres véhicules, celle qui a plein de bitogniaux à bouger, de lumières qui s’allument, de « biiiiiiip » qui retentissent.

Rappelez-vous votre première fois…

Souvenez-vous de vos entrailles qui se sont liquéfiées quand vous avez embrayé (et que la voiture a, en général, fait un bond de 80 cms en avant).

Sentez-vous de nouveau les litres de sueur que vous avez laissés sur le dossier du siège conducteur au fil des heures ?

Vous avez sans doute tous gardé dans un coin de votre cerveau la trace de ce monstrueux premier créneau à gauche, qui vous a pris environ 15 minutes, et que vous avez négocié sous les klaxons rageurs des 15 automobilistes coincés derrière vous.

Je suis certaine que vous êtes encore capables, après toutes ces années, de revoir très clairement le visage horrifié de la mémé que vous avez été à deux cheveux d’écrabouiller.

Je crois qu’une troisième médaille s’impose pour tous ceux qui ne s’enfuient pas en hurlant et en pleurant à l’issue de leur première heure de conduite, en jurant de ne plus jamais se déplacer autrement qu’à pied. Non ?

 

Je passerais pudiquement sur le passage du permis, et son cortège d’inspecteurs tous plus patibulaires, sadiques, et mauvaise-haleineux les uns que les autres. Réveiller vos souvenirs est une chose, provoquer 6 mois de cauchemars en est une autre.

 

Mais merde, avec tous ces souvenirs, vous ne pourriez pas arrêter de klaxonner, d’engueuler et de pourrir tous ces pauvres gamins dans les voitures école, bande de moules ?

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