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Les Vieux Trucs

24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 20:35

Ces derniers mois, je suis beaucoup allée en boîte de nuit, presque toutes les semaines à vrai dire. J’ai toujours adoré ça, le boum-boum qui résonne dans tout le corps, la musique qui emplit les oreilles, et danser.

Mais j’aime aussi énormément me poser dans un coin, et observer les gens.

Dans la boîte où je vais, il y a toujours ces 2 filles, pas vraiment des bombes il faut bien le dire. Leur truc, c’est de se pointer, légères et court vêtues (encore qu’on puisse argumenter si ces quelques centimètres carrés de tissu qu’elles déposent sur leur anatomie peuvent encore être qualifiés de vêtements), et de se déhancher avec vigueur, et de piètres tentatives de lascivité, au balcon, près de la cabine du DJ. Elles montrent leur derrière, quittent leurs fringues et finissent généralement en sous-vêtements. Bon, ok, et après ?

Il y a aussi ce gus, la cinquantaine loin d’être sémillante, qui hante les lieux. La semaine dernière, il s’est pointé vers moi, vêtu d’un improbable pull jacquard en acrylique, probablement offert par tata Jacqueline pour son anniversaire en 1974. Un des gros inconvénients en boîte, c’est que le niveau sonore oblige à s’approcher très très près des autres pour pouvoir leur parler. Quand il m’a adressé la parole, je me suis pris au bas mot l’équivalent olfactif de 14 pintes de Kro mixées avec 5 décennies  de mauvais soins dentaires. Son accent prononcé l’a catalogué comme « Raymond, l’agriculteur qui descend une fois par semaine à la ville pour tenter de trouver une bonne femme, hanches larges et pas rechigneuse à la besogne ». Et là, il me sort la technique de drague la plus époustouflante qui soit « Oh ! Ton mec il est là ? » (prononcez cette phrase à voix haute en mettant l’accent du terroir un peu empâté par le houblon, et vous aurez une idée du grand frisson de terreur qui a couru le long de ma moëlle épinière). J’aurais pu sortir une réponse sarcastique et lapidaire dont j’ai le secret, mais les effets des effluves embierrés et la surprise m’en ont empêchée. Je souhaite malgré tout bon courage à Raymond dans sa quête éperdue de sa future trayeuse de vaches.

Pendant longtemps, je me suis demandée pourquoi les gens arrivaient en boîte si tard, mais je pense que j’ai enfin compris : le temps de préparation ! Il faut les voir toutes ces petites louloutes, 3h de travail au bas mot ! Les cheveux tellement lissés qu’ils n’ont même plus l’air naturels, des fringues tout droit sorties du dressing de Clara Morgane (et on imagine les essayages successifs de tenues sous l’œil blasé de la petite sœur encore trop jeune pour faire de même). Quant au maquillage, je me contenterais de dire qu’il vaut mieux qu’elles montent sur la balance AVANT de se maquiller. Si elles le faisaient APRES, elles deviendraient anorexiques dans la seconde, tellement le poids affiché leur ferait peur.

La pénombre clubbesque étant charitable, grâce à tous leurs artifices, même la plus hideuse des filles passe pour une gracieuse jouvencelle.

MAIS, et c’est la question que je me pose tout le temps, quand ces petites pépettes ressortent un garçon à leur bras, que se passe-t-il dès que la lumière du jour les atteint ? Parce que là, aucune dissimulation n’est plus possible, et le savant maquillage qui embellit se révèle pour ce qu’il est.

Il peut y avoir déception pour le garçon qui, fidèle à son sexe, considère qu’une lichette de parfum et une noisette de gel dans les cheveux est le summum pour sortir.

Je me dis qu’il serait au final sans doute plus judicieux d’aller guincher les cheveux sales et en pétard, habillées de vieilles fringues pourries, sans maquillage (voire même en accentuant les cernes et les défauts), et en insistant sur tous les côtés négatifs de sa petite personne.

Au moins, on peut considérer que si un garçon les drague malgré tout, il ne pourra qu’être agréablement surpris de les voir débarquer le lendemain, à la lumière du jour, coiffées, légèrement maquillées et vêtues de charmants atours.

Des fois, mon propre génie m’éblouit !

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