Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

C'Est Qui ?

  • : mauvaise humeur
  • : beaufitude et méchanceté assumées charliloup@gmail.com
  • Contact

Recherche

Les Vieux Trucs

9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 17:54

« Veuillez composer votre code confidentiel à l’abri des regards indiscrets ».

Cette phrase, et toutes ses variantes, que l’on lit au quotidien, me donne des sueurs froides.

Sincèrement, combien de fois par mois vous arrivez à réellement composer votre code à l’abri des regards indiscrets ?

Personnellement, je ne pense pas que ça me soit déjà arrivé (à part une fois où j’ai introduit ma CB dans un automate d’hôtel pour avoir une chambre à 4h du mat’ en sortant de boîte très bien accompagnée, mais cela est une autre histoire).

Prenez les distributeurs par exemple. Pour réussir à composer son code en toute sécurité, il faut pouvoir être sûr que nul regard perçant ne se faufile par-dessus son épaule. Ce qui implique de mesurer un minimum de 1m85, et avoir une largeur de torse d’environ 90 cm. Là, ok, pas de souci : non seulement la totalité du distributeur est cachée aux regards, mais de plus, faudrait vraiment être con pour essayer de regarder le code quand une masse pareille est devant soi. Con ou suicidaire. Vu que même s’il agit principalement de graisse, un coup de patte d’ours, ça fait mal. Moi, quand je vais au distributeur, n’importe qui peut voir par-dessus mon épaule, à gauche, à droite, pas de lézard. Et comme je suis toujours à moitié dans la lune, aucun risque que j’entende un citoyen mal intentionné s’approcher derrière moi. Il faudrait faire des distributeurs sous forme de petites cabines individuelles, blindées, où on ne peut entrer qu’un par un. Ce qui poserait problème pour les mères avec poussettes ou les gens qui promènent leur chien. Il faudrait alors prévoir des cabines de « consigne » où les mettre en attendant que le code soit composé, l’argent tiré, et n’oubliez pas vos billets en partant. Pas très pratique quand même.

 

Dans les supermarchés, en caisse, c’est pas mal non plus. Allez donc composer votre code, alors que les gens derrière vous n’ont RIEN d’autre à faire que de laisser traîner leurs regards indiscrets sur le clavier de la petite machine. Bon, l’avantage c’est qu’ils ont aussi leurs courses à payer et à ranger, et qu’ils ne vont donc pas vous courir après pour vous arracher la CB, ils n’attendent en fait qu’une chose, c’est que vous payiez et vous barriez pour pouvoir rentrer à la maison avant le début de Secret Story. Enfin, LA PLUPART DU TEMPS…

Parce que les probabilités sont formelles : un jour, vous tomberez sur un gus à la mémoire d’éléphant, qui mémorisera votre code associé à votre visage, et que vous recroiserez un jour dans une ruelle sombre. Et il vous piquera votre CB, videra votre compte, et jamais la banque ne vous croira vu que l’agression aura lieu en dehors de la portée des caméras de surveillance, et vous serez ruiné, triste, vous sombrerez dans l’alcoolisme et la prostitution. Tout ça par la faute d’un simple regard indiscret, alors qu’en plus le jour où votre route aura croisé celle de l’infâme voleur, vous n’aviez acheté que 3 fois rien, et que ça aurait pu attendre le lendemain.

Que ce soit au distributeur ou à la caisse, vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous-mêmes, vous étiez prévenus : MEFIEZ-VOUS DES REGARDS INDISCRETS !!! On vous le dit, on vous le répète, mais non, vous, naïfs insouciants que vous êtes, vous continuez à pianoter négligemment les 4 chiffres fatals sans faire attention.

 

Le seul moment où vous verrez quelqu’un détourner pudiquement les yeux de votre main qui tapote le clavier, c’est dans les magasins (prêt-à-porter, chaussures, petits commerces…), là où en général n’est pas écrite la phrase qui nous intéresse. L’employée vous tend le zinzin et regarde ailleurs. C’est con, vu que c’est sans doute les seules fois où on peut raisonnablement penser qu’on ne court aucun risque, les seules fois où on pourrait même chuchoter le code à l’employée et la laisser le taper pour nous. Les vendeuses ont autre chose à faire que d’apprendre par cœur les codes des clients, pour peu qu’on soit en période de soldes, ou un samedi après-midi (et puis souvent, elles sont blondes et pas bien futées, hein). Ben non, elles tournent ostensiblement la tête, cachez ce code que je ne saurais voir.

Moi j’ai développé une stratégie : un casque avec des rétroviseurs pour les distributeurs, et un poncho opaque que j’enfile jusqu’au front pour les supermarchés. Et ça marche ! La preuve : personne ne m’a jamais piqué ma CB.

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 19:51

L’être humain sécrète un certain nombre de fluides corporels, tous plus ou moins acceptables socialement (plutôt moins que plus d’ailleurs de nos jours).

Nos sociétés policées font tout ce qu’elles peuvent pour gommer au maximum l’existence de ces fluides, et rivalisent d’ingéniosité pour inventer des produits qui vont en faire disparaître les effluves.

Le fluide contre lequel nous luttons le plus est bien évidemment la transpiration, surtout chez les hommes. Logique, vu que tous les autres sont, a priori, contrôlables, sauf en cas de tourista aigüe, ou d’éjaculation précoce, mais dans les deux cas, l’émetteur du fluide en est fort marri. Donc pas la peine d’en rajouter plus que nécessaire.

[digression ciné : si vous n’avez pas vu « mes meilleures amies » cet été en salles, courez sur le DVD quand il sortira, ou tout autre moyen que vous jugerez bon sans vous attirer les foudres de M. Had Opi. Il y a une scène d’anthologie sur l’expulsion non désirée de fluides corporels]

Mais la sueur en revanche, alors là on se lâche ! Le moindre déodorant assure un minimum de 24h de fraîcheur, grâce à ses micro-billes emplies de racines de tel arbuste de micronésie septentrionale, et qui assurent un confort maximal grâce à des extraits de coton récoltés tous les 3 jeudis entre 14h12 et 15h47, le tout sans aucune trace suspecte sur les vêtements, grâce à la technologie de nano-enzymes qui bouffent les bactéries directement sur le t-shirt. Parce qu’il ne suffit pas de ne pas sentir, il faut aussi ne même pas paraître avoir de glandes sudoripares, c’est la honte, berk, caca.

Personnellement, je ne voudrai pas être un mec genre déménageur. Pour les humains qui se considèrent dignes de ce nom, c’est une offense olfactive et visuelle un déménageur ! Alors on le snobe, on ricane, on le compare à un néanderthalien (sauf s’il boit du coca-light). C’est vrai qu’une forte odeur de transpiration c’est désagréable, mais ça dépend aussi des moments, de l’heure et de la personne.

Parce qu’un mec qui sent la transpiration juste après m’avoir honorée, moi je trouve ça plutôt flatteur, ça veut dire qu’il ne se ménage pas pour m’amener au 7e ciel. Par contre, celui qui sent la vieille sueur de lundi dernier le matin à 8h, c’est vrai que ça donne la nausée (et là, bam, un autre fluide remonte fissa le long de l’œsophage, et c’est la cata).

Pour contrer les incidents transpirationnels, beaucoup d’hommes commettent l’erreur de s’asperger d’after-shave (de préférence bon marché et qui pue grave, tant qu’à faire, sinon c’est pas marrant) en plus de leur déo. Et vas-y que je t’en tartine un max sur les joues et le cou. Et là, nous, pauvres filles innocentes, on ne se méfie pas, et on leur fait la bise ! BEUARK puissance 1000 ! Non seulement on se prend en pleine narine le parfum de supermarché, mais en plus on l’EMPORTE avec nous, sur nos joues. Et le moins qu’on puisse dire de leurs trucs pestilentiels, c’est qu’au niveau durée, c’est super bien fait. L’odeur dure, et dure, et dure…

Moi  quand ça m’arrive de biser un after-shaveur fou, je file au premier lavabo que je vois et je me frotte le visage longtemps et fort pour me débarrasser de la nauséabonderie.

Soyez assurés, messieurs, qu’il vaut mieux sniffer un peu des aisselles que d’empoisonner tout son entourage à grands coups d’effluves viriles pour vous les hommes. Pitié…

On les aime bien vos fluides corporels en fait.

Ou en tout cas, on les préfère largement aux relents de musc de vos déos et after-shave.

NB : l’eau de cologne qui fouette c’est passé de mode depuis 1958.

 

 

Partager cet article
Repost0
15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 14:57

Tout à l'heure, je suis censée aller dire au revoir à quelqu'un, quelqu'un qui part loin, et selon toute probabilité pour toujours.

Quelqu'un que je ne connais que depuis quelques mois, mais que j'aime beaucoup. Quelqu'un dont je vais devoir en quelque sorte porter le deuil.

les 7 étapes du deuil sont : le choc, le déni, la colère, la tristesse, la résignation, l'acceptation et la reconstruction.

Le choc, ça a été d'apprendre ce départ.

Le déni, ça a été de faire semblant qu'il restait encore beaucoup de temps.

Actuellement, je suis dans la colère, je lui en veux de partir, de nous laisser, d'abandonner cette vie somme toute plutôt sympa qui lui était offerte ici.

La tristesse ça sera demain, après le décollage de l'avion, quand il sera trop tard pour faire marche arrière.

L'acceptation viendra bien assez vite, car le temps passe et érodera peu à peu les bords du trou béant. Le trou sera toujours là, mais les arêtes seront moins coupantes et ne saigneront plus.

La reconstruction sera faite de rires, de joies, de p'tits verres entre amis, de soleil et de rêveries.

La seule chose dont je ne suis pas sûre, c'est de pouvoir un jour accepter.


En attendant, je mets mon ipod sur aléatoire, et j'écoute ce qu'il me propose, confiante dans la capacité de la musique à garder mes yeux secs. Et je vais essayer de rassembler le courage d'aller lui dire au revoir.

Ne m'en veux pas si je n'y arrive pas.

Partager cet article
Repost0
7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 19:16

Des fois, je me fais peur. Pour de vrai.

Alors pas peur dans le sens je vois mon reflet dans le miroir et je pars en hurlant comme une blondasse de film d’horreur qui vient de se trouver en face d’un zombie, je ne suis quand même pas laide à ce point (quoique, certains matins d’hiver, avec le rhube, après une nuit agitée qui m’a chiffonné les cheveux à tel point que les coupes de « la guerre du feu », à côté c’est de la haute coiffure, j’arrive quand même à me faire sursauter).

Non, je me fais peur parce que je me rends de plus en plus compte que sur plein de côtés j’ai oublié de grandir un peu beaucoup dans ma tête.

J’ai un goût prononcé pour les paillettes, ce qui, passé 9 ans ½, est quand même assez louche, je veux bien le reconnaître.

Je suis capable de regarder un film d’animation 25 fois sans me lasser, et de me tordre de rire en citant les dialogues après.

Je peux passer une heure à parler pipi-caca boudin et autre crottes de nez avec des gosses sans m’ennuyer, et en aimant ça.

Je me suis rendu compte hier que j'ai les mêmes boucles d’oreille fleur qu’une gamine de mon école, et en plus, je ne l’ai pas fait exprès.

Je peux sauter dans la rue pour toucher un bidule qui dépasse et hurler « j’ai eu le bonus », et rigoler de ça pendant 10 minutes avec mes gosses.

Quand je vois un gamin quelque part, genre une file d’attente ou à la terrasse d’un café, je joue discrètement à cache-cache avec, en bougeant pour perdre puis rattraper son regard (et quand le gosse se bidonne trop et que les parents en cherchent la cause, je fais comme si de rien n’était).

Je vois toujours les choses sous un angle bizarre, que beaucoup de gens ont du mal à comprendre (et ça m’en joue des tours, je peux vous le dire).

Je fonds devant les vidéos cul-cul de p'tits minous.

Je suis encore à 80% la gamine livrée en permanence à elle-même, toujours débraillée, à la tignasse rebelle, qui sautait haut en courant en pensant qu’elle finirait par s’envoler, à force d’essayer.

Parfois, je rêve que quand je serai grande, je serai une dame sérieuse, bien mise, sophistiquée et brillante, à la chevelure disciplinée, qui causerait drôlement bien de choses drôlement intéressantes. Mais, comme l’envie d’être vétérinaire à 7 ans, ça me passe bien vite.

 

Parce que merde, qu’est-ce qu’on s’ennuie dans le monde des grands !

Alors, tant pis si je suis pathétique parfois, que j’ai l’air débile souvent (quand je me fais griller), que je me mens à moi-même tout le temps sur la réalité. Franchement, on est bien au pays des Bisounours !

J’y suis, j’y reste, na !

Partager cet article
Repost0
14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 13:42

A quelques centaines de mètres de chez moi se trouve un petit immeuble d’habitation, dans lequel plusieurs appartements sont réservés à des attardés mentaux suffisamment autonomes pour pouvoir vivre en dehors de structures hospitalières fermées. Ils vivent à 2 ou 3 par appartement, et sont visités au quotidien par des éducateurs qui vérifient que tout se passe bien. Moins onéreuse pour la société, et plus « humaine », cette solution semble idéale.

Un peu plus bas dans la rue, il y a une maison de retraite, privée, d’apparence guillerette, toute pimpante, au personnel sympathique (j’ai discuté à plusieurs reprises avec en passant, pendant qu’elles fument leur clope).

Dans les 2 cas, on pourrait penser qu’il s’agit de choses très positives. Mais, la crise est passée par là, ainsi que la politique budgétaire du gouvernement en place.

Dans le premier cas, je n’ai pas l’impression que les éducateurs passent aussi souvent qu’avant (je me demande même s’ils ne viennent pas qu’une fois par semaine). Les « pensionnaires » sont livrés à eux-mêmes, et passent leurs journées à errer dans les rues, mendiant des cigarettes aux passants. La seule femme du lot interpelle les automobilistes au feu rouge du boulevard pour avoir ses clopes, traversant n’importe comment, risquant d’être renversée à tout moment. Régulièrement, elle se fait dessus et reste des heures mouillée.

A la maison de retraite, les compressions de personnel font qu’ils n’ont pas humainement le temps de s’occuper correctement de tous, et, plus grave, ne remarquent pas les absences avant plusieurs heures. C’est ainsi que j’ai récupéré une mamie complètement désorientée, en chemise de nuit alors qu’il gelait, assise devant chez moi. De toute évidence, elle était là depuis un bon moment. Il s’est avéré que personne ne s’était rendu compte qu’elle était partie.

Je m’interroge sur le droit d’exister d’une société qui prend aussi peu soin de ses éléments les plus fragiles, qui leur retire toute dignité, et qui fait passer la logique de l’argent avant la compassion.

Et j’ai honte de faire partie de cette société-là.

Partager cet article
Repost0
17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 13:13

Il y a un domaine très féminin que l’homme lambda n’aura jamais la chance de comprendre, et ce, quels que soient les efforts titanesques qu’il pourrait déployer : les fringues.

Une penderie de fille, c’est la caverne d’Ali Baba, c’est le Saint Graal des copines, c’est l’antidépresseur, c’est la source de cris et de larmes…

Chez toute fille qui se respecte, on trouvera, au minimum les éléments suivants :

- Quelques pièces trop petites d’une taille, jamais portées, achetées pour quand on aura perdu ces quelques kilos en trop, si seulement on arrivait à se tenir plus de 3 jours à un régime.

- 5 tops noirs que l’homme verra parfaitement identiques, mais que l’œil exercé d’une fille différenciera au premier regard, à la longueur des manches, aux coutures ou aux boutons.

- Une robe à se damner, exemple parfait des rêves de princesse de toute fille, mais qu’on ne portera jamais, à moins d’avoir dégoté une invitation au mariage de Will et Kate, une robe que l’on enfile les soirs de cafard, pour regarder Love Actually en mangeant des noix de cajou et des pots d’Hagen Daasz.

- Un vieux pull informe, limite troué, que l’on traîne depuis la colo de ski de nos seize ans, et qui est comme un cocon rassurant pour se réfugier lorsque la vie se fait trop cruelle.

- Une collection de jeans à divers degrés d’usure, avec chacun sa particularité : celui-ci nous fait de belles fesses, celui-là nous allonge la jambe, un autre nous fait la cuisse fine. Il y en a généralement UN qui est parfait, mais qui n’a jamais le temps d’arriver dans la penderie, puisque sitôt lavé, sitôt remis.

- Des fringues qu’on n’aime plus, à force de les porter, mais qu’on garde quand même, au cas où… Des fringues qu’on n’a jamais aimées, mais qu’on garde quand même, vu ce qu’on les a payées… Des erreurs de casting en tous genres, mais auxquelles on n’arrive pas à renoncer.

- Et là, au fond, roulées en boule dans un coin, toutes ces fringues contre lesquelles on a une dent, avec lesquelles on est fâchées : celles qui ont osé devenir trop justes, nous rappelant qu’on s’est fait du lard, alors qu’on les adorait. Celles qu’on portait le soir où Chéri-chéri nous a larguée. Celles qui ont rencontré de la sauce tomate, de l’eau de Javel ou du cambouis, mais qu’on aimait trop pour se résoudre à les jeter. Celles, enfin, qui sont passées de mode depuis 10 ans, et qui nous rappellent que nous n’avons aucun sens du style.

Oui, en toute fille sommeille une névrosée du chiffon.

J’ai même connu une nana qui repassait toutes ses fringues et les pliait en glissant dedans un grand bristol, comme dans les magasins. Et qui piquait une crise de nerfs si on lui suggérait de porter le pantalon kaki avec le t-shirt rose, alors qu’elle avait acheté le pantalon kaki avec le t-shirt bleu ciel, et qu’elle refusait de mélanger les « ensembles ».

C’est bien simple, les filles et leurs fringues, c’est aussi fusionnel et obsessionnel que les mecs avec leurs canettes de bière.

Partager cet article
Repost0
29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 20:24

Ça fait toujours bien d’inviter les gens à dîner. Ça fait nana sympa, conviviale, toujours prête à ouvrir son intérieur.

Mais c’est aussi très chiant, non ?

Il faut faire le ménage à fond (qui sera bon à refaire le lendemain, parce que vos salopiots d’amis arrivent avec leurs chaussures toutes boueuses, et en foutent partout sans vergogne, puisque ce n’est pas eux qui nettoient).

Il faut faire à bouffer, et pas des mets trop simples ni répétés, parce que ça finirait par paraître louche de systématiquement proposer saucisson-omelette-yaourt. (voir à ce sujet  Un dîner presque parfait

Il faut prévoir à boire, et pour peu que comme moi vous n’y connaissiez rien en vin, vous voilà à la merci du vendeur fourbe de chez Nicolas qui vous fera immanquablement acheter du pinard bien trop cher. De plus, si toujours comme moi, vous n’aimez pas le vin, vous verrez vos euros disparaître dans le gosier de vos amis. Vous avez beau savoir qu’ils n’y connaissent rien non plus, et que la moindre piquette en bouteille plastique aurait fait l’affaire, vous avez un standing à tenir.

Et comme le français juge la profondeur de l’amitié qu’on lui porte au prix de revient moyen des repas qu’on lui sert, c’est un coup à bouffer des patates (sans beurre) le reste du temps.

Bref, il s’agit de trouver des stratégies sournoises pour passer pour une copine super sympa qui invite tout le temps, tout en évitant les inconvénients susmentionnés.

Lancez une invitation ferme et définie, et le jour dit, poussez votre gosse dans l’escalier, et prétextez un départ précipité pour les urgences pour annuler le dîner (ayez soin d’aller à l’hôpital, pas à la clinique, où les temps d’attente sont moindres).

Si vous n’avez pas d’enfant, il est possible de défenestrer Minet ou de laisser échapper Médor, et de filer aux urgences vétérinaires. En plus d’être une fille sympa, vous y gagnerez la réputation d’être une vraie amie des animaux, et de vous en occuper avec amour (bien sûr, dans la réalité, vu le prix du véto, vous irez au ciné en laissant le 1/30 000 000e d’ami panser ses plaies tout seul).

Soyez très attentive à ce que vous disent vos amis, prenez des notes s’il le faut. Si votre pote Michel vous dit au mois de janvier qu’il vient d’acheter des places pour le concert de Johnny le 13 juin (il est fan absolu depuis l’enfance, il serait temps de vous poser des questions sur le choix de vos amis, quand même !), marquez-le dans votre agenda et appelez Michel le 10 juin pour lui proposer une bouffe le 13. Gniark, gniark, il ne peut pas, quel dommage ! Vous, vous êtes bookée au moins pour les 15 jours suivants, on se rappelle pour fixer une nouvelle date, ok ?

Attention toutefois avec cette technique, soyez bien certaine que l’occupation prévue plait vraiment à vos amis, qu’ils ne risquent pas de sauter sur l’occasion de venir chez vous pour échapper à une corvée. Tout ce qui concerne les belles-mères, les anniversaires d’enfants de moins de 10 ans dans la famille, ou les tournois sportifs d’un des époux est à manipuler avec précaution : vous risqueriez de les avoir sur le dos, ou pire, de n’en avoir qu’un des deux, qui passera la soirée à casser du sucre sur le dos de l’absent. Ou de l’encenser, ce qui est encore moins agréable, surtout si vous-même êtes célibataire.

Facebook est une mine d’informations utiles : vous savez à quels évènements vos amis s’inscrivent, ce qu’ils prévoient de faire, s’ils en ont envie ou pas… Donc, même si vous n’êtes pas internaute assidue, devenez-le !

Vous pouvez aussi annoncer le matin même que votre voisine vient de partir accoucher de son 8e enfant, et que dans un élan de votre générosité coutumière, vous avez proposé de garder ses 7 enfants entre 1 et 8 ans chez vous, que c’est vrai ils sont un peu hyperactifs mais très sympas. Nul doute que vos convives préfèreront repousser à une autre fois.

Surfez également sur les vagues de maladies saisonnières, et annoncez que vous avez la grippe, la gastro, le  gros rhume, le bouton de fièvre, l’herpès s’il le faut, mais que pas de souci, ils peuvent venir quand même. Bien peu vous prendront au mot (ce qui montre en passant que vos amis ne vous méritent pas, puisqu’ils préfèrent préserver leur petite santé égoïste plutôt que de venir s’occuper de la vôtre).

Certaines hésitent à avoir recours à ce genre de stratégie, de peur de se voir découvertes. C’est idiot ! Si toutefois, par un malheureux hasard, vos mensonges étaient éventés, n’hésitez pas à dire que vous veniez juste d’apprendre le décès horriblement douloureux d’une amie d’enfance, que vous étiez bouleversée et auriez été de bien piètre compagnie, que vous ne vouliez pas les enquiquiner avec vos problèmes. Une larmichette discrète aide aussi pas mal, mais ce n’est pas donné à tout le monde, donc ne culpabilisez pas si vos yeux restent secs.

Avec tous ces efforts fournis pour être une bonne amie, nul doute que vous croulerez sous les invitations chez vos potes. Allez-y, vous l’avez bien mérité !

 

 

Partager cet article
Repost0
23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 19:12

Il y a un élément que l’on retrouve partout, chez tout le monde, sur tous les bureaux de toutes les entreprises, chez le médecin, à côté de la plupart des téléphones.

C’est un pot à crayons. Bien mal nommé d’ailleurs, vu qu’on y trouve généralement plus de stylos que de crayons.

Ça semble assez logique de mettre à disposition de tous, dans des endroits stratégiques où on se trouve régulièrement avoir besoin d’écrire, des outils pour écrire.

Vous remarquerez que, bien souvent, nul papier ne se trouve à proximité immédiate. On finit généralement par griffonner sur une vieille enveloppe qu’on perdra, ou sur un bout de papier tellement minuscule qu’il est impossible par la suite de relire ce qu’on a écrit.

Enfin, ça c’est dans le cas rarissime où on trouve effectivement un stylo qui écrit...

Car le fait de mettre un stylo dans un pot à crayons entraîne invariablement une cessation totale d’activité dudit stylo.

Vous avez un stylo tout neuf, vous écrivez sans problème avec plusieurs jours, et, comme de juste, il atterrit dans le pot. Dès le lendemain, si vous voulez écrire avec, PAF ! plus rien ! Vous aurez beau essayer de le relancer, rien à faire.

Il y a une malédiction liée aux pots à crayons, inexplicable.

Et là, il serait cohérent de faire contre mauvaise fortune joyeux visage, et de jeter le stylo défectueux, histoire de ne pas se faire avoir la prochaine fois.

Ben non, on le remet dedans. Ce qui fait qu’avec le temps on se retrouve tous avec des pots pleins à craquer, complètement inutiles. Et il n’est pas rare d’entendre des phrases du genre « ah non, ne prends pas de stylo dans le pot, il n’y en a pas un qui marche. Je vais t’en donner un... »

Merveilleux méandres de l’esprit humain.

Partager cet article
Repost0
2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 15:59

Aujourd’hui, c’est mon anniversaire.

Et je suis allée aux obsèques d’une personne que j’aimais beaucoup.

Les deux extrêmes de l’existence dans une seule journée.

Mon plus jeune fils m’a dit il y a peu qu’il trouvait vraiment dommage que tout le monde pleure aux enterrements, surtout si la personne qu’on enterre était quelqu’un de très gai.

Nous avons donc, à nous deux, défini ce que serait mon enterrement.

Tout d’abord, se pose LA question : crémation ou inhumation ?

Personnellement, n’étant pas croyante, et n’accordant que peu d’importance aux choses, je m’en fous un peu. Mais je peux concevoir que les proches aient besoin de quelque chose de concret auquel se raccrocher.

Je me vois mal passer un temps indéfini à m’ennuyer sur la cheminée du salon, dans une urne tarabiscotée.

Alors, va pour l’inhumation !

Mais comment empêcher les gens de pleurer ? (oui, je pense qu’il se trouvera quand même une poignée de gens pour me regretter)

Nous avons la solution : à l’arrivée au cimetière, chacun se voit remettre un gros ballon rose gonflé à l’hélium, au bout d’un ruban de bolduc. Le ballon sera attaché au poignet droit des droitiers et au poignet gauche des gauchers. Dans l’autre main, une énorme barbapapa. Si si.

C’est obligé que les fils des ballons finissent par s’entrecroiser, et que, même machinalement, ça pioche dans les barbapapas. Donc, forcément, il y aura des rires, des éclats de rire, et avec un peu de chance, des fous rires.

Le premier qui pleure aura un gage : faire 5 fois le tour de la tombe à cloche-pieds. En cas de récidive, même chose, mais en marche arrière.

Le tout sur fond sonore de « Play it loud » des Black Eyed Peas.

Si avec ça, on n’a pas les ¾ de l’assistance qui se tord de rire avant la fin…

Pour finir en beauté, lâcher des ballons, et tout le monde va se siffler un mojito en se rappelant mon extrême maladresse.

Et rappelez-vous bien que si vous ne respectez pas tout ceci, il y a des chances pour que mon fantôme vienne vous chatouiller les petons toutes les nuits.

 

barbapapa.jpg

Partager cet article
Repost0
13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 16:47

Il y a un truc qui m’agace prodigieusement avec les médecins et tout ce qui tourne autour du médical, c’est cette manie qu’ils ont tous de parler avec des grands mots savants. A chaque fois j’ai envie de leur dire qu’on a tous vu Urgences, Grey’s anatomy et Docteur House, qu’on sait à quel point ils en ont chié pendant leurs études, à quel point c’est difficile de devenir toubib, quels sacrifices personnels cela implique, etc.

Mais merde, on n’y est pour rien, nous ! Pas la peine de nous le faire payer à la moindre occasion, en nous balançant des trucs incompréhensibles pour le commun des mortels. C’est une façon de jouer les esprits supérieurs, et de parler pour ne rien dire, sans vraiment informer les patients en réalité.

Maintenant, à force, je suis habituée. Mais quand vous êtes une jeune mère et qu’on vous dit que votre nourrisson a une colopathie fonctionnelle avec météorisme accompagnée d’un début de bronchiolite, qu’il va falloir lui administrer un anti-émétique, un antipyrétique en évitant l’acide acétylsalicylique, et une forte dose d’amoxicilline, votre premier réflexe est de prendre l’annuaire et d’appeler les pompes funèbres !

Dont on sait maintenant qu’elles font des soldes grâce à ma cousine Odile, la preuve en image.

181919_10150174969113066_772963065_8670436_7216474_n.jpg

Alors que le gus en blouse blanche dirait juste que le gamin a mal au ventre et une infection respiratoire, qu’on va soigner en lui donnant un médoc pour passer la nausée, de quoi faire tomber la fièvre, mais pas d’aspirine, et des antibios, ça passerait tout de suite mieux. Non ?

Avec leurs noms à coucher dehors, à l’orthographe improbable, on arrive avec 2 ou 3 symptômes somme toute assez bénins, et on repart avec l’impression d’avoir chopé une maladie honteuse.

La première fois que le toubib des urgences m’a demandé si mon fils présentait un météorisme, je suis restée bouche bée. Des pensées bizarres se sont bousculées dans ma tête : météorisme ? un truc extra-terrestre ? il me demande si mon fils c’est E.T arrivé sur Terre à dos de caillou intersidéral ? Il veut une tarte dans sa gueule ?

Ou quand l’obstétricien me dit tranquillement qu’on va faire une amnioscopie pour voir s’il n’y a pas de souffrance fœtale, moi je balise direct, alors qu’en fait c’est un tout petit examen de rien du tout.

Les gars, au lieu de parler gréco-latino-compliqué, essayez la langue de Molière, vous verrez que vos relations avec vos patients en seront grandement améliorées.

Surtout que quand on sait que vous passez la moitié de votre temps en salle de garde à vous envoyer en l’air les uns avec les autres, notre capacité à vous pardonner est très nettement amoindrie.

Alors vous serez gentils, votre masturbation intellectuelle aux mots de plus de 10 lettres, vous la réservez à vos colloques et séminaires.

En vous remerciant.

 

Partager cet article
Repost0

Nouveaux-NÉS

Catégories Du Foutoir